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Météo : ciel bas au réveil puis mitigé. Vent secteur sud forcissant. Pluie en soirée |
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900 mères à peine après le départ de la plage, la rivière obliqua à gauche en s’ouvrant sur une série de beaux rapides dont un passage répertorié en classe 3 sur le topo qui conseillait une trajectoire à droite. Toit le monde débarquait en amont pour aller repérer le passage depuis la rive. La passe de droite suggérée par le topo manquait un peu d’eau et risquait d’endommager les canoës. Certains proposèrent alors d’emprunter une veine dans le bras principal en contournant l’île centrale par la gauche. Pour ma part, je préférais une option gauche, plus dans le courant mais en évitant les écueils rocheux de la partie droite. Débats, tergiversations, mais pour en être sûr, nous prîmes l’initiative Anne et moi d’ouvrir le passage à gauche. Sans être certainement la meilleure, cette solution s’avéra très correcte, une trajectoire aisée et pas le moindre frottement. Les deux autres canoës suivaient par la même voie. |
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Après quoi, la rivière obliquait à droite pour une longue remontée vers le nord d’une dizaine de km à travers une succession de lacs heureusement avec un vent de sud qui nous portait sur un joli clapot, nous permettant d’avaler la distance sans trop d’effort, sinon pour rectifier la trajectoire du canoë qui avait naturellement tendance à lofer sous cette allure de vents arrière. La route la plus compliquée à tenir était le grand largue car la coque du Mouchalagane revenait systématiquement au vent avec une vigueur proportionnelle à l’amplitude du clapot, ce qui obligeait à changer de bordé en pagayant du même côté (au vent) et à user d’épuisantes propulsions pour maintenir l’embarcation dans le cap. Malgré tout, cette navigation restait quand même plus facile que celle avec le vent debout ou même le bon plein. A cette allure, avec des points carto fréquents, la flottille ne tardait pas à rejoindre la cabane repérée par Jean sur les vues satellites. Celle-ci, située en léger décalage par rapport à la route principale, n’était pas mentionnée par le topo. Idéalement placée sur une île avec une petite anse pour se mettre à l’abri et mouiller les bateaux en sécurité, cet endroit aurait été selon plusieurs d’entre nous un excellent lieu de campement, en plus d’offrir une profusion de myrtilles. Denis imaginait mémé pouvoir réparer le vieux poêle présent sur place pour assécher l’atmosphère du logis. Le ciel menaçant renforçait l’intérêt de cette suggestion d’établir le campement à cet endroit. La pluie se rapprochait en effet à grande pas, l’air respirait déjà l’humidité. Avant de trancher sur la suite, nous y déjeunions entre de généreuses baies de myrtilles, mais la cabane, quelques peu défraîchie sans être complètement ruinée, sembla rebuter quelques membres de l’équipe qui manifestement ne s’y voyaient pas passer la nuit. Nos propositions à plusieurs de jouer les fées du logis pour redonner à cette cabane en fuste une nouvelle fraîcheur n’y fit rien. Sans qu’une décision collective ne soit réellement prise, l’équipe se plia docilement à cet avis négatif minoritaire et reprit la route en quête d’un nouvel endroit de bivouac. Pour tout dire, j’eus pour ma part un peu de mal à trouver la motivation de planter à nouveau la pagaie dans cette eau lourde. |
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Une plage située sur le bas principal à deux kilomètres de là avait été identifiée mais il fallut rebrousser chemin pour y parvenir, ce qui était quelque peu désappointant. Une fois sur place, la pluie redoutée se confirma et la plage n’était plus dans ces conditions tout aussi accueillante qu’espérée, au point d’immiscer une pointe de regret de la cabane dans l’esprit de ceux qui l’avait refusé. Cette fois, sans option cabane, ni plage, mais avec la certitude sans le moindre fondement de trouver mieux plus bas, je sentais poindre les conditions réunies pour nous engager dans une vraie nouvelle aventure avec tous les ingrédients pour durer car rien, ni sur le topo, ni sur les cartes satellite, ne nous offrait une perspective sérieuse de campement à proximité immédiate. Devant nous à présent, s’ouvrait une bifurcation avec deux bras distincts de quelques km chacun, au nord ou au sud. Une petite plage mentionnée sur nos documents pouvait là faire l’affaire avec toutes les caractéristiques requises, notamment en termes d’exposition au vent, mais sur place, nous eûmes la surprise de constater que la plage convoitée avait complètement disparu, une première depuis le début du voyage. Notre situation commençait maintenant vraiment à prendre des allures de farce, nous étions contraints de continuer, cette fois vers l’inconnu pour de bon. Sans autre solution, nous repartions vers l’aval, empruntant le bas sud, un peu plus court. Les kilomètres s’enchaînaient sans que nous ne trouvions le moindre endroit susceptible de nous permettre l’installation d’un campement décent. Peu à peu, nous dûmes nous résoudre à terminer ce bras sud pour trouver une plage à la confluence qui peut-être pouvait nous accueillir avec toutes les caractéristiques requises. Quelques beaux passages d’eaux vives agrémentaient cette longue et bientôt interminable progression. La précipitation à trouver promptement un lieu de campement eut alors tendance à altérer de façon sensible notre vigilance sur la navigation. Cela nous conduisit inévitablement à une petite erreur de parcours à l’issue d’un rapide de classe 2 pour lequel topo et cartes satellites ne mentionnaient pas tout à fait les mêmes informations. Heureusement, cela fut vite rectifié et nous retrouvions rapidement le bon cheminement après quelques centaines de mètres parcourus en trop. Dans ce dédale d’îles et de plans d’eau, la navigation ne pouvait souffrir d’aucun relâchement, la sanction étant immédiate. |
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Après quoi, revigorés par cette déconvenue aussi inattendue que pénible, nous atteignions la confluence des deux bras et notre nouvel objectif en moins d’une demi-heure, aidés par un bon courant sensible et permanent. La plage n’avait rien d’extraordinaire, mais cette fois, il n’y avait plus moyen de faire la fine gueule, ce lieu allait être celui de notre campement, quel que soit les avis des uns et des autres. Sans un mot d’ailleurs, tout le monde se rebroussa les manches et participa de manière active malgré la pluie soutenue au montage du campement. Nous venions de parcourir quelques 29 km théoriques (selon le topo) et sans doute beaucoup plus (entre 35 et 40) en réalité avec les tours et détours entrepris pour trouver notre campement. Nous en avions prévu initialement pour cette journée un peu moins de 20. Dans l’humidité ambiance et avec la lumière qui déclinait déjà en cette fin d’après-midi, le démariage du feu fut compliqué. Nous espérions une accalmie, mais au contraire, la pluie se renforçait, la dépression était bien arrivée sur nous, l’occasion - silencieuse – d’imaginer combien nous aurions été bien à l’abri au sec dans notre cabane. Il en était autrement, et il ne servait à rien de ressasser. Il fallait à présent chasser ces idées de notre tête et passer à autre chose. Réfugiés sous la bâche comme sous un abri de fortune, nous parvenions malgré tout à chauffer un peu d’eau pour nous offrir une bien réconfortante infusion avant de monter à la hâte nos tentes en réalisant au préalable de modestes terrassements en quête de terrains à peu près plats. Sous un temps pluvieux, le montage des tentes s’avérait être un exercice délicat par il s’agissait de ne pas mouiller l’intérieur en étant particulièrement énergique sans pour autant brusquer les toiles ou les arceaux. Avec l’habitude, l’opération fut un succès et la soirée put malgré tout être très sympathique en dépit de tous ces tracas et déconvenues. Un apéro généreux pour nous réconforter fut le préalable à un bon repas de riz accompagné de délicieux beignets de myrtilles sauvages ramassées tout au long des escales nombreuses de cette longue étape. En nous engouffrant ensuite dans nos duvets à la noirceur venue, il ne nous restait plus qu’à espérer le retour d’une accalmie pour aider nos vêtements trempés à sécher un peu. Ce fut évidemment un espoir illusoire. |
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