de l’ancien camp Cree rive gauche à la grande plage en aval des fondrières– 20 km (Total : 44 km)

Météo : Maussade le matin puis mitigée avec vent variable modéré
Avant l’aube, dès 5 h 30, la grisaille à l’intérieur de la tente ne laissait rien augurer de bon. A l’extérieur en effet, une brume humide englobait tout le paysage d’un épais camaïeu de gris avec une visibilité très courte. Pour ce second matin sur les rives de la rivière de Maurès, ce fut donc un nouveau temps maussade qui accompagnait notre éveil, mais nous semblions déjà ne plus en prendre ombrage. Certes, un ciel clair nous aurait réjoui mais nous étions malgré tout très satisfaits d’être là, cette fois bien au cœur de notre aventure, immergés tout entier de corps et d’esprit dans cette nature sauvage, telle qu’elle était sans artifice. Le matin, deux heures environ étaient requises entre le réveil progressif de tous les membres de l’équipe, le petit déjeuner, café et céréales, au feu de bois, et le départ de l’étapes, campement libéré et canoës chargés.

A la différence de la veille, l’objectif de cette seconde étape avait clairement été déterminé, une belle plage à une vingtaine de km en aval quelques encablures en aval d’un grand camp Cree. Les trois canoës semblaient déjà avoir trouvé leur rythme, naviguant le plus clair du temps bord à bord sur des portions de rivières alternant à nouveau parties étroites et larges ouvertures. Dans ce dédale aux allures parfois de véritable labyrinthe où les issues sont loin d’être évidentes, il fallait systématiquement examiner le paysage, relever des azimuts, comparer le topo et les cartes satellites avec les paysages observés. Trouver le bon itinéraire entre les itinéraires relevait du véritable défi de navigation. Le matin, après une petite erreur à l’approche d’un passage clef, sans trop d’impacts sur notre parcours, nous retrouvions vite notre cheminement en redoublant de vigilance pour ne pas trop augmenter le nombre de km parcourus. Boussoles et compas furent à cet égard des alliés précieux.

Après un passage devant un important camp Cree sans le moindre signe de vie, puis quelques méandres agités par de courtes portions d’eau vive sans difficulté. Les trois canoës rejoignaient alors bon train leur objectif du jour, cette belle plage de sable blanc en rive gauche. Là une fois le campement monté, au sec, chacun s’adonnait à ses occupations respectives, baignade, brin de toilette, pêche ou simple balade en canoë dans un univers assourdissant de silence.