de la Pointe du chalet à l’île de la Rupert – 8 km (Total : 204 km)

Météo : ciel clair avec quelques passages nuageux. Vent soutenu de secteur ouest
Consigne avait été donnée la veille que le premier d’entre nous émergeant de son duvet devait réveiller tous les autres si les conditions étaient bonnes avec un vent assez calme pour permettre sereinement notre progression vers l’ouest. Les pannes de vent se produisaient en effet le matin en général. La tempête avait cessé en seconde partie de nuit et à l’aurore, ce fut un ciel quasiment dépourvu de nuages qui ouvrait cette nouvelle journée. En revanche, la température était glaciale, proche du gel selon Denis, en tout cas bien intérieure à 10°C. Nous ne dispositions pas de thermomètre pour le vérifier mais notre ressenti était formel. Le vent de nord-ouest bien qu’affaibli n’était pas complètement retombé, accentuant cette fraîcheur matinale. Dans ces conditions, le petit déjeuner fut pris à l’abri dans le chalet, l’occasion d’écrire et de laisser un petit mot de remerciement à nos hôtes pour nous avoir offert sans qu’ils le sachent un petit moment de répits bien à l’abri de la tempête et de ce vent glacial venu directement de l’arctique.

Il s’agissait d’une petite plage abritée de sable blanc surmontée des vestiges d’un campement sommaire, notamment une armature en métal et quelques autres aménagements légers. Ces installations séparaient de petites parcelles où nous pouvions planter nos tentes, pour une fois en dehors du sable. L’endroit était idéal, nous y établissions sans hésiter notre campement, bien avisés, car quelques minutes plus tard, le vent se mit à forcir sensiblement, ce qui aurait considérablement compliqué notre navigation si nous étions partis plus tard. Combien de temps ce vent d’ouest allait-il durer ? La question était sensible car l’orientation de ce flux nous était clairement défavorable, ce qui pouvait notoirement nous compliquer la tâche et faire fondre notre avance, une hypothèse que Jean avait évoqué quelques jours plus tôt. Toute l’après-midi durant, ce mistral canadien formait de petits moutons à la surface des lacs devant nous. En fait, nous avions bien réussi à atteindre cette île, mais à présent, avec ces conditions climatiques nouvelles, nous y étions coincés, dans l’incapacité de repartir maintenant si cela avait été nécessaire. En partant plus tard ou en continuant plus loin, nous aurions pu être bloqués par le vent de face et son clapot formé. Nos canoës même chargés n’avaient pas les caractéristiques requises pour affronter de telles conditions. Une furtive sortie sur l’eau avec Denis, chacun à bord de son canoë, nous fit vite comprendre que tout projet de navigation était à présent purement illusoire. Sur la rive, il fut bientôt nécessaire une nouvelle fois de démonter la bâche avant qu’elle n’explose à la faveur d’une bourrasque plus forte que les autres. Les forts vents d’ouest de la Rupert, mentionnés clairement sur notre topo, n’étaient donc résolument pas qu’une légende. Même le soir venu, ce souffle continu, presque saoulant, ne cessait pas. Pas de quoi toutefois décourager Denis à se lancer dans son nouveau projet de délicieux beignets de myrtilles. Toutes les initiatives de ce genre (et les autres aussi) de la part de Denis étaient vivement soutenues par le reste de l’équipe pour passer de très agréables veillées jusqu’à ce que la noirceur nous parvienne la panse bien remplie.  

Il s’agissait d’une petite plage abritée de sable blanc surmontée des vestiges d’un campement sommaire, notamment une armature en métal et quelques autres aménagements légers. Ces installations séparaient de petites parcelles où nous pouvions planter nos tentes, pour une fois en dehors du sable. L’endroit était idéal, nous y établissions sans hésiter notre campement, bien avisés, car quelques minutes plus tard, le vent se mit à forcir sensiblement, ce qui aurait considérablement compliqué notre navigation si nous étions partis plus tard. Combien de temps ce vent d’ouest allait-il durer ? La question était sensible car l’orientation de ce flux nous était clairement défavorable, ce qui pouvait notoirement nous compliquer la tâche et faire fondre notre avance, une hypothèse que Jean avait évoqué quelques jours plus tôt. Toute l’après-midi durant, ce mistral canadien formait de petits moutons à la surface des lacs devant nous. En fait, nous avions bien réussi à atteindre cette île, mais à présent, avec ces conditions climatiques nouvelles, nous y étions coincés, dans l’incapacité de repartir maintenant si cela avait été nécessaire.

En partant plus tard ou en continuant plus loin, nous aurions pu être bloqués par le vent de face et son clapot formé. Nos canoës même chargés n’avaient pas les caractéristiques requises pour affronter de telles conditions. Une furtive sortie sur l’eau avec Denis, chacun à bord de son canoë, nous fit vite comprendre que tout projet de navigation était à présent purement illusoire. Sur la rive, il fut bientôt nécessaire une nouvelle fois de démonter la bâche avant qu’elle n’explose à la faveur d’une bourrasque plus forte que les autres. Les forts vents d’ouest de la Rupert, mentionnés clairement sur notre topo, n’étaient donc résolument pas qu’une légende. Même le soir venu, ce souffle continu, presque saoulant, ne cessait pas. Pas de quoi toutefois décourager Denis à se lancer dans son nouveau projet de délicieux beignets de myrtilles. Toutes les initiatives de ce genre (et les autres aussi) de la part de Denis étaient vivement soutenues par le reste de l’équipe pour passer de très agréables veillées jusqu’à ce que la noirceur nous parvienne la panse bien remplie.