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Il y a deux jours, en fin d’après-midi dans cette tourmente, la fatigue et le roulis incessant de son canot auront eu raison de sa vigilance pendant un court instant ; un instant de trop pendant lequel une vague déferlante, creuse et sournoise, aura violemment saisi son aviron par tribord poussant le bateau sur la tranche et projetant le marin à la mer, heureusement longé. Poussé sous le bateau avec une force extraordinaire, le manche de l’aviron en carbone s’est brisé instantanément. Marc n’aura rien vu venir et n’aura rien pu faire pour éviter cette avarie, preuve, s’il en est besoin, que cette aventure peut encore révéler bien des surprises aux skippers en mer, même si près du but. Cet incident aura au moins eu le mérite de rappeler à tous ceux qui pourraient interpréter la sérénité de Marc comme la marque d’un défi finalement accessible que cette traversée constitue réellement une aventure hors du commun où le danger reste permanent. Disposant de 3 paires d’avirons fournis par son partenaire le fabriquant Avirow, le souci de Marc résidait dans la forme des pales des deux paires restantes. En effet, il utilisait jusqu’à présent les avirons aux pales les plus fines en surface pour d’une part se préserver sur le plan physique et pour avoir d’autre part un moindre encombrement dans cette mer formée et désordonnée. Finalement, Marc s’est parfaitement adapté à sa nouvelle paire d’avirons, espérant simplement qu’il ne se fera pas surprendre une nouvelle fois. Cette mésaventure l’encourage à la plus grande vigilance. Ce matin, en ouvrant son hublot, il fut heureux de constater que le vent était enfin orienté plus près de l’Est que du Nord, comme l’avait prévu la météo. Même si la houle demeurait agitée à l’image des jours précédents, il put néanmoins adopter un cap ouest et même remonter un peu vers le nord avec des pointes de vitesse jusqu’à 2.9 nœuds qui attestent de son ancrage dans une généreuse veine du courant sud-équatorial (voir carte Mercator en bas de page). |
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A Dakar, sur la place devant la plage de N’Gor,
les bateaux de Marc et de Pascal avaient été
déposés côte à côte. Les deux skippers avaient
donc pu échanger au grand plaisir de Marc qui
découvrait là un marin expérimenté, ayant déjà
réalisé la traversée (8ème en 2009) et disposant
d’un bateau parmi les mieux préparés de toute la
flottille. Ce voisinage avant le départ aura été
très bénéfique pour Marc tant par la qualité des
conseils précieux de Pascal que par toutes les
idées et astuces recueillies en examinant son
bateau et ses réglages minutieux. Marc salue la victoire d’un grand champion comme celle d’un marin expérimenté qui aura su exploiter au mieux son expérience et sa lecture fine des conditions de mer pour tracer la meilleure route à travers l’Atlantique en déjouant tous les pièges. Bravo à lui et à bientôt à Cayenne ! |
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Cette fois encore, les questions, qui avaient
été préparées en classe dans le cadre d’une
action pédagogique originale, furent très
pertinentes. Marc fut ainsi interrogé par les
enfants sur des sujets aussi variés que sa
nourriture à bord, sa toilette, sa dérive à bord
ou encore l’usage de son ancre. Pour de jeunes
ardéchois, pour qui les questions maritimes
restent des sujets relativement distants, cette
aventure océanique constitue une thématique
passionnante et apporte des connaissances très
enrichissantes telles que le système de
positions géographiques sur la planète, la
mesure des distances et des vitesses, la lecture
des cartes marines ou encore les reliefs
sous-marins. En outre, le suivi de cette
aventure permet à ces jeunes de s’évader dans un
voyage fascinant vers un monde où chaque
nouveauté est une véritable découverte. |
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![]() ![]() ![]() ![]() Alizés = vents dominant sur l’Atlantique entre l’Afrique occidentale et l’arc antillais |
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