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En milieu de semaine prochaine, il croisera la
longitude 34°W qui marque – comme sur le
parcours nord (du Gulf Stream) - la moitié de la
traversée. Au-delà de cette limite symbolique,
la houle, les vents et les courants se
montreront nettement plus favorables, il surfera
vers la Guyane, savourant la quintessence de son
voyage. Sa vitesse devrait alors être plus
rapide et sa progression plus facile, laissant
la difficulté dans son sillage. Mais il devra
malgré tout rester vigilant, anticiper
l’approche des côtes et la pénétration dans ce
fameux courant subtropical qui prend naissance
sur la corne du Brésil pour courir à toute
vitesse (environ 2 nœuds constants) d’est en
ouest vers l’arc antillais. Négliger cette
approche pourrait compromettre son arrivée sur
la ligne en doublant celle-ci par le nord pour
atterrir au Surinam ou même plus loin encore.
Une stratégie a été mise en place dés le départ
pour négocier cette arrivée délicate, mais il ne
n’en soucie pas encore, au moins pas lors des
deux prochaines semaines. Pour l’heure, il
s'emploie à optimiser sa navigation,
discrètement, tranquillement, essayant de ne
laisser aucun de ses soucis terriens envahir son
quotidien océanique. Au large, le temps ne s’écoule pas à la même vitesse, tout est relatif, on prend le temps de vivre pleinement cette expérience inédite et de s'interroger en permanence, à l'image de ces skippers qui lors de leurs vacations, révèlent trouver dans l'aventure le temps d’explorer en profondeur les arcanes de leur vie personnelle ou professionnelle, comme jamais ils ne l’avaient fait jusqu’alors. Au delà de la course et du défi personnel, l'intérêt de ce voyage réside précisément dans cette faculté à plonger ceux qui s'y lancent au plus profond de leur réflexion intérieure. Peu d’expériences offrent une telle opportunité, ils en reviendront marqués mais aussi enrichis. |
![]() ![]() ![]() ![]() Alizés = vents dominant sur l’Atlantique entre l’Afrique occidentale et l’arc antillais |
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