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Dans ces moments dont on ne voit jamais la fin lorsqu’on y est confronté des jours durant, Marc essaie de relativiser, de penser à autre chose, mais rien n’y fait, l’envie d’avancer, de se rapprocher de l’arrivée et de ses proches reprend le dessus. Il insiste alors et se fatigue ménageant ni son physique, ni son moral. Il savait que cette aventure ne serait pas qu’une partie de plaisir, mais il ne se doutait certainement pas que l’océan pouvait à ce point mettre l’organisme à rude épreuve. A présent, environ à un tiers de la traversée, la flottille est très éparpillée sur l’océan, avec plus de 300 milles (550 kilomètres) entre la tête et la queue de course. Deux groupes distincts se sont formés, l’un au nord, l’autre au sud au gré des options suggérées par les routeurs. Laquelle de ces options s’avérera payante ?, nul ne peut vraiment le dire, les vitesses des canots sont tellement insignifiantes et les changements de conditions - notamment la force et l’orientation des courants – si rapides qu’il demeure quasiment impossible de prévoir la meilleure route à suivre à plus de quelques jours près. Marc, de son côté, a choisi une option médiane avec deux autres rameurs, le premier à la même latitude mais loin devant (150 milles) et le second – son ami Saïd - derrière lui à une vingtaine de milles seulement. En écoutant la vacation du jour de Saïd (voir le site de l’organisateur), on comprend que malgré cet isolement, la zone que les rameurs traversent est fréquentée par des navires qui peuvent passer très près, voir beaucoup trop près. Il convient pour tous ces rameurs de redoubler de vigilance. Dans son cap en tout cas, Marc a enfin retrouvé le soleil et cela est plutôt de bonne augure, il va pouvoir recharger ses batteries et s’assurer que le problème de charge ne venait pas d’ailleurs. S’agirait-il de ces Alizés tant convoités ? Pas tout à fait, mais Marc s’en approche de plus en plus. Les rameurs positionnés aux avant-postes plus à l’Ouest sont sans doute déjà dans ce flux océanique, leurs vitesses respectives et l’écart qu’ils ne cessent de creuser avec le reste de la flottille, même à la dérive la nuit semblent l’attester. |
![]() ![]() ![]() ![]() Alizés = vents dominant sur l’Atlantique entre l’Afrique occidentale et l’arc antillais |
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