Au prix de
travaux colossaux et d'efforts considérables de la part des ouvriers qui
travaillèrent à leur édification, un important réseau de voies d'eau
artificielles fut construit en France pour faciliter le transport des
marchandises et les échanges entre les différents territoires. Les fleuves
aménagés pour la navigation ainsi que les nombreux canaux, soit près de 8500
km de voies navigables à ce jour, ont donc toujours constitué des voies de
communication. Cette vocation exclusivement utilitaire dans un premier
temps, a peu à peu intégré la dimension du tourisme et du loisir, un secteur
qui apporte aujourd'hui une grande part des ressources de ces voies d'eau en
contribuant à l'économie locale des territoires traversés. Il est toutefois
regrettable que les gestionnaires de ces voies d'eau restent toujours aussi
peu enclins à permettre le développement des navigations douces mues par la
seule force humaine. Un important travail pédagogique a toutefois été
entrepris par le législateur auprès des deux principaux délégataires des ces
voies d'eau, les Voies Navigables de France (VNF) et la Compagnie Nationale
du Rhône (CNR) afin d'inscrire durablement dans leur mode de gouvernance
l'idée que la présence de ces activités, dont le canoë-kayak, est tout aussi
légitime que celle des autres embarcations, y compris pour utiliser les
équipements caractéristiques : écluses, ponts et autres ouvrages d'art.
Longtemps en effet, un paradigme ancré au sein de ces instances ne
considérait comme usagers potentiels que les embarcations motorisées. Or,
comment interpréter avec ce mode de pensée qu'une embarcation légère
motorisée avec un seul occupant à bord puisse franchir un ouvrage alors
qu'un canoë collectif de 9 personnes en est interdit ? Cela signifie t-il
que le service public rendu par ces gestionnaires - puisqu'il s'agit bien
d'équipements publics dont seule la gestion est déléguée - n'est apporté
qu'en fonction du type de propulsion de l'embarcation (humaine ou motorisée)
et non en fonction du nombre d'usagers à bord ? D'autres pays qui disposent
également de voies d'eau ont depuis longtemps compris l'intérêt social et
économique de permettre le développement de ces activités douces. Gageons
qu'il en soit rapidement de même en France.
- voir le voyage de Paris à
l'Ardèche en kayak (2004) :
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quelques photos de Canaux :
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