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Si le courant fut aussi généreux que pour les autres skippers, le vent lui avait très nettement faibli, ne laissant sur zone qu’une houle résiduelle formée mais peu efficace pour pousser le bateau. D’abord prévue à 17 h heure locale, le franchissement de la ligne n’eut donc lieu que 3 heures plus tard, ce qui permit à Marc de prendre le temps de savourer ces derniers instants à bord pour mieux s’en imprégner et ne jamais les oublier. Il sait que tous les skippers ne partagent pas ce sentiment au lendemain de leur arrivée, mais pour Marc, cette aventure aura été magnifique et marquée par des moments inoubliables. Certes, il reconnaît volontiers avoir été parfois inquiet sous 40 nœuds de vent à bord de son minuscule canot et même avoir eu peur lorsque la mer se mit brutalement à s’agiter dans tous les sens, il admet avoir pesté contre ce vent de nord-est obstinément contrariant, contre ce courant qui se dérobait devant lui et contre cette pluie violente qui l’empêchait de ramer ces derniers jours. |
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Mais malgré tout, il évoque déjà les souvenirs nombreux de son voyage avec la joie et la plénitude d’une magnifique expérience vécue. Il aspire déjà à revivre certaines des ambiances les plus fabuleuses de sa traversée, mais il est conscient à présent du prix à payer pour avoir le privilège de ces expériences hors du commun. Son bateau au mouillage parmi les tapouilles brésiliennes, Marc a retrouvé la terre ferme où l’attendait un petit comité d’accueil d’amis et de skippers. A peine eut-il le temps de découvrir les curieux roulis du mal de terre sur le quai des crevettiers que l’assemblée lui fit la surprise de lui fêter son anniversaire en lui offrant un gâteau joliment orné de 44 bougies. La joie des retrouvailles, les odeurs de la terre ferme, les sourires et les pleurs, tant d’émotions à gérer pour un solitaire soudainement débarqué après près de 50 jours passés seul au large. Se laissant volontiers emporté par cette joyeuse euphorie, il s’en alla ensuite déguster un bon repas chez ses amis Noëlle et Jean-François, tout en évoquant à brûle-pourpoint quelques unes des anecdotes de son voyage initiatique. Comme Alain qui l’avait précédé deux jours plus tôt, Marc s’est aussitôt soucié de la position des deux skippers encore en mer, Saïd et Didier, espérant pouvoir venir les accueillir en mer, sans doute mardi matin pour Saïd, un peu plus tard pour Didier. L’avenir avec une traversée de l’Atlantique dans le sillage Le Marc que l’on connaît ne sera plus tout à fait celui d’avant. Un tel voyage marque durablement ceux qui s’y aventurent, son regard sur le ciel et les nuages et sur le sens des choses en sera profondément modifié. Les quelques jours que Marc va maintenant passer avec Valérie en Guyane ne seront pas de trop pour se ressourcer et retrouver ses repères de terrien, laissant progressivement se dissiper le mal de terre. L’ardéchois Marc Chailan, bien que novice de la question maritime, aura formidablement vécu ce voyage océanique, il aura su s’accoutumer à l’élément et faire corps avec ce milieu qui lui était pourtant si étranger avant le départ. Sa force de caractère et sa sérénité en toutes circonstances auront largement contribué à cette parfaite harmonie. L’Ardèche, tous ses proches et ses amis attendent maintenant avec impatience son retour à Vallon Pont d’Arc (le 28 mars). Marc remercie chaleureusement tout ceux qui l’ont suivi et ceux qui lui ont adressé tous ces messages de sympathie et d’encouragement qu’il a reçu par mél tout au long de sa traversée. De nombreuses questions restent en suspens et attendent de trouver réponse auprès du marin ardéchois dés son retour. Nul doute que les ardéchois sauront accueillir leur nouvel ambassadeur du grand large. |
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![]() ![]() ![]() ![]() Alizés = vents dominant sur l’Atlantique entre l’Afrique occidentale et l’arc antillais |
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