description : l'ardéchois Marc Chailan rame sur
l'Atlantique à bord du Grain de Sel en route vers la
Guyane
Il est à peine 7 h du matin, et pourtant, tout le
monde s’affaire fébrilement à N’Gor. Skippers,
accompagnateurs, amis et médias s’organisent alors
en convois pour rejoindre l’anse Bernard. Marc
Chailan n’a rien perdu de sa sérénité, Valérie est
plus anxieuse que lui, tout autant que d’autres
skippers dont l’expression trahit une pincée de
stress et d’appréhension à l'approche du moment où
l'on quittera défitivement la terre ferme.
Rapidement, le plan d’eau, à peine ridé par un léger
clapot de nord-est, se voir couvrir par une
impressionnante flottille d’embarcations de toute
sorte venues assister au départ et accompagner les
skippers sur quelques milles vers le large. Les 23
rameurs chargent leurs derniers effets personnels,
lèvent une dernière fois leur ancre de mouillage et
se dirigent – les uns à la rame, les autres en
remorque – vers la ligne de départ marquée par deux
bouées devant l’anse Bernard. Des coups de corne de
brume sourds annoncent l’imminence du départ, les
bateaux sont placés. A 10 h, le signal retentit
bruyamment dans la baie et la VHS confirme aussitôt
le départ de la course. Marc Chailan, comme les 22
autres skippers, s’élance alors dans sa folle
traversée océanique vers l’Ouest et la Guyane,
distante de près de 2500 milles nautiques. A partir
de là, plus aucun contact possible à la terre ferme,
aucune assistance permise, les concurrents sont
livrés à eux-mêmes, à peine surveillés par trois
navires qui les accompagnent dont le Fibule de
Pierre Katz. Dés le départ, les pronostics se
confirment, les meilleurs rameurs sont devants,
avalant les milles avec une étonnante régularité,
propulsant leurs embarcations à près de 3 nœuds. A
cette vitesse, le Cap Manuel est rapidement dépassé,
c’est alors que la vraie course commence, chacun
adoptant sa propre stratégie de course, les uns
filant vers l’Ouest au 270° ou au 260°au sud de
l’île de la Madeleine, les autres filant vers le
nord-ouest et les Almadies pour subir le moins
possible les courants de nord-est qui longent les
côtes africaines depuis le Maroc puis la Mauritanie.
Mais les courants sont faibles. Peu à peu, la
flottille d’accompagnement se disperse et rentre peu
à peu à la côte abandonnant les rameurs à leur
aventure. En fin d’après-midi, grâce aux systèmes
électroniques embarqués à bord, un premier point est
effectué, la flotte se tient entière dans un rayon
de 5 milles, il est encore trop tôt pour commencer à
parler de classement. Marco lui, navigue avec
quelques autres skippers à vue. A la nuit tombante –
sa première nuit au large à bord du Grain de Sel –
il distingue de nombreux flash light, Valérie le
contacte à 19 h sur le téléphone satellite,
|