Trou Souffleur
Vaucluse (83) - Commune de Saint-Christol d’Albion

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un affluent de la Fontaine de Vaucluse

Premiers travaux : Docteur Aymé (Décembre 1935)
Coordonnées : X = 853.04 / Y = 196.72 / Z = 850m - Développement (en 2013) : 5152 m - Profondeur : - 843 m
L'entrée de la cavité du Trou Souffleur se trouve dans une petite parcelle située à la sortie Sud du village de Saint-Christol d’Albion, au bord de l’ancienne route qui monte à Lagarde-d’Apt. Les différentes études ont révélé que cette rivière souterraine participe activement à l'alimentation de la célèbre fontaine de Vaucluse, comme d'autres actifs repérés sur les pentes sud du Mont Ventoux. Des travaux sont réalisés pour tenter se sécuriser l'entrée de la cavité qui se caractérise par un trémie particulièrement instable.

Description
Le puits d’entrée de 10 m équipé d'une échelle fixe s’ouvre sous la trappe métallique. Puis une courte galerie, entrecoupée de ressauts au milieu de la trémie instable, donne accès au Méandre des Absents. Au bout de 150 mètres, on trouve le puits des 3 Agénors (P36), puis, après un court méandre, celui de l’Anaconda fractionné en 4 sections (P42 – P35 – P7 – P28). On accède à une salle encombrée de blocs, d’où démarre le Méandre étroit et délicat de l’Ankou où le cheminement n'est pas évident. On descend ensuite le Puits du Docteur Ayme (P64), au pied duquel on suit un court méandre qui se transforme en véritable goulotte sub-verticale pour déboucher sur le Puits de l’Astrolabe (P80). Cette descente aux dimensions impressionnantes se poursuit au travers d’une succession de ressauts sur 60 mètres de dénivelé. On arrive alors au-dessus du Puits André Gendre (P114) qui offre un vide prodigieux avec un diamètre de plusieurs dizaines de mètres. Après de multiples fractionnements, une galerie déclive jonchée de gigantesques blocs aboutit à la Rivière d’Albion à la côte -585 m. Son débit à l'étiage est de 140 litres par seconde environ, mais peut rapidement devenir bien plus important en cas de forte pluie. Une remontée à gauche permet d’accéder à la Salle des Artifices qui constitue le carrefour entre les réseaux amont, la rivière aval et l'arrivée du Trou Souffleur.
de - 585 m vers l’amont
Poursuivre la Salle des Artifices par la vaste Galerie des Alyscamps, lieu de ravitaillement et de repos au bivouac. La suite traverse la Salle Arenacée, puis une forte pente permettant de rejoindre le cours amont, et de le suivre sur 230m. Une vaste diaclase (10mx20m) qui plonge inexorablement à la côte –530m où l'on trouve un siphon de 120m de long et 17m de profondeur. Au delà, le réseau de la cascade Azdavay conduit à un nouveau siphon à -432 m.
de - 585 m vers l’aval
Poursuivre la Salle des Artifices par la droite en descendant entre les blocs. La suite fait place à une galerie active de grandes dimensions (10mx15m), entrecoupée par un bassin profond et une voûte mouillante. Après environ 800 mètres de rivière, l’eau disparaît par un petit boyau appelé l’Abée, que l’on peut shunter au travers d’une courte escalade, puis rejoindre dans une descente semi-noyée sur 8m. Une galerie de 10m entrecoupée d’un petit ressaut donne accès au siphon aval. De l’autre côté en remontant la pente argileuse, on débouche dans la Salle de l’Acribologie. A son sommet, un P8 et le réseau fossile Les Alizés donnent accès à une vaste galerie, colmatée en amont par une trémie instable et fortement ventilée. Ces trémies donnent accès au réseau Accore découvert en oct. 2002 qui se termine par un siphon au niveau de base à -843 m. L'eau se perd alors vers des réseaux inconnus qui alimenteront plus loin la rivière de la Fontaine de Vaucluse

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Historique

Le 26 décembre 1935, à l'occasion de fortes pluies sur le plateau, les habitants du village de St Christol d'Albion remarquent que toute l'eau s'engouffre par un petit orifice qui venait de s'ouvrir en surface. Peu après, un fort courant d'air s'échappait de cet orifice. Sur les indications des villageois, le Docteur Aymé attaqua alors la désobstruction de ce trou pendant deux longues années mais cette première tentative fut stoppée par l’effondrement de la trémie d’entrée. Ce n'est qu'en 1960 qu'une seconde de désobstruction fut lancée. Le premier puits sera débouché et étayé jusqu’à - 17 m mais la suite complexe et l’instabilité de la trémie vont ralentir les travaux. En 1986, une nouvelle équipe composée de Gérard Gaubert, Patrick Ollier et Jean-François Perret fait sauter le verrou rocheux et accède à la suite du réseau en explorant le méandre des Absents. Les explorations vont se succéder dans le seul but d’atteindre la rivière, ce qui est fait le 5 septembre 1986 à la côte –585m. La Rivière d’Albion est baptisée. Il aura fallu un demi-siècle pour y parvenir. Les différentes études ont révélé que cette rivière souterraine participe activement à l'alimentation de la célèbre Fontaine de Vaucluse pourtant distante de plus de 32 km au sud-ouest.
Une découverte récente
En 1995, Patrick Ollier, accompagné cette fois d'Olivier Sausse, décident d'explorer de manière plus approfondie la partie amont du redoutable méandre de l'Ankou à - 200 mètres dans les puits d'entrée. Au bout de 600 mètres de méandre étroit, ils trouvent un puits remontant. Toutefois, les progressions dans ce méandre sont si pénibles que l'exploration n'est pas immédiatement poursuivie. Ce n'est qu'en 2009 qu'Olivier Sausse reprend les travaux accompagné de Patrick Pérez. Ils topographient et marquent ce méandre qui constitue un véritable labyrinthe. L'exploration est momentanément ralentie en 2011 après que la trémie de l'entrée du Trou Souffleur se soit dégradée à la suite d'une période de gel. La remontée des grands puits découverts après le méandre est longue et fastidieuse, parfois gênée par les rognons de silex qui émergent des parois. Malgré tout, les équipes renforcées de nouveaux membres restent motivées et réalisent un travail extraordinaire qui les rapproche de plus en plus de la surface à force de remonter. Finalement, grâce à un système Arva de repérage des victimes en avalanche, l'arrivée de ces nouvelles galeries est localisée en surface et les équipes parviennent à ressortir en surface le 7 avril 2012 ... dans la volière d'un particulier qui accepta cette ouverture dans sa propriété. Cette nouvelle cavité fut baptisée Aven Aubert du nom du propriétaire. Cette superbe découverte associée à celles réalisées quelques années plus tôt dans le réseau aval (Réseau Accore - oct. 2002) portent actuellement le développement total du réseau Souffleur-Aubert à 5152 mètres pour 843 mètres. Il y à fort à parier que ces données vont évoluer prochainement.

Photos (janvier 2002)
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entrée trémie trémie méandre puits Anaconda galerie galerie puits puits puits
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puits P 114 P 114 bas du P114 voûte rivière l'Abée
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