La
corse subit un régime pluvio-thermique à la fois méditerranéen
et alpin. Il en résulte un climat souvent tourmenté et des
précipitations dont l'intensité et les quantités sont
proportionnellement croissantes avec l'altitude. Les différences
thermiques entre les étages d'altitude (de 0 à 2706 mètres)
provoquent des chocs thermiques importants qui peuvent accentuer
la force des éléments lors du passage des dépressions. Portées
par des vents locaux souvent violents (mistral, tramontane,
libeccio), les précipitations peuvent avoir un caractère
diluvien et mettre très rapidement en charge les différents
bassins versants de l'île. Les épisodes de crues peuvent être
très violents comme ce fut le cas à l'automne 1993 sur la
majeure partie des massifs orientaux de l’île. Malgré de forts
cumuls annuels, le nombre de jours de précipitations reste
relativement modeste - de l'ordre de 70 jours par an en moyenne. Ces
épisodes pluvieux se concentrent sur deux périodes : en fin
d'automne puis au début du printemps. Ce climat de "montagne
dans la mer" tel que le qualifiait le géographe allemand
Ratzel en 1882, s'apparente à certains égards au climat des
contreforts cévenols. La dynamique des systèmes hydrographiques
en est directement impactée. Si les rivières corses qui dévalent
les pentes sur des roches cristallines ou volcaniques
connaissent leur niveau d'étiage au plus bas en été et au cœur
de l'hiver, leur mise
en charge devient à nouveau active à l'automne du fait
principalement des précipitations et au printemps, en partie
grâce à la fonte des neiges. Les amateurs d'eaux vives savent
donc choisir le bon moment pour arpenter les innombrables
rivières et canyons de Corse. |